Attendre Noël avec Marie

mardi 23 décembre 2008.
 

« Pora Pora i te hoe mamu (Bora Bora rame silencieuse) »

Cette fière devise de l’île sous le vent Bora Bora, consacrant sa victoire sur ces rivales, nous rappelle à quelques jours de Noël que les grandes victoires ou les grands évènements se préparent et se vivent dans le silence. Il en est ainsi de la manifestation du Verbe de Vie, de son entrée dans le monde à l’abri du silence discret de la maison de la Vierge Marie à Nazareth, bourgade jusqu’alors inconnue (Lc 1,26-38).

En ce moment précis de l’Annonciation, Marie porte en elle l’attente de tout Israël. Marie est la plus haute figure de l’Avent et nous invite à attendre et espérer le Seigneur qui vient :

Par sa foi d’abord. Dans son « Oui », elle inaugure la foi d’Israël nouveau. Marie a dû passer, elle aussi, du fils de l’homme au Fils de Dieu. Partout où il est fait mention de Marie au fil des évangiles, il y a un élan souple et sûr, un « amen » total et limpide à la Parole de Dieu à base de silence et de présence à ce Dieu qui prend racine en elle.

Marie est aussi figure de l’Avent par son humilité. Attendre quelqu’un en qui l’on croit c’est pour l’accueillir, se creuser, se rendre disponible. C’est bien l’attitude de la Vierge qui se fait pur réceptacle, pur creux pour accueillir le Verbe. C’est cette disponibilité que nous-mêmes sommes invités à revêtir par le jeûne et la prière lors de ces tous derniers jours avant Noël.

Enfin, cette pauvreté de cœur est vraiment source de joie. L’attente d’Israël est comblée. L’homme ne sera plus jamais seul, laissé à lui-même, car parmi les hommes il y a désormais le fils de l’homme, Jésus, Fils de Dieu et fils de Marie. Notre Dieu nous aime au point de se faire l’un de nous.

Avec Marie, Noël ouvre le cœur des hommes à cette « annonciation » : Nous sommes aimés d’un amour qui se fait tout proche de nous, qui se fait petit enfant dans la crèche.

Aumônier militaire Denis BERTIN, + prêtre.